La vente ambulante de médicaments est devenue une scène courante dans les rues de Kayes. Des vendeurs improvisés, souvent sans aucune formation médicale, proposent des traitements pour divers maux à des prix défiant toute concurrence. Si ces médicaments de rue semblent offrir une solution rapide et accessible aux problèmes de santé des populations, ils posent en réalité de graves risques pour la santé publique.
Sous le soleil ardent de Kayes, les étals de médicaments s’alignent le long des trottoirs. Des comprimés de paracétamol et des antibiotiques sont étalés sans aucune précaution. « J’achète les médicaments de rue parce que c’est moins cher et plus rapide que d’aller à la pharmacie ou à l’hôpital, » explique Tamba Fofana, citoyen.
Cependant, cette accessibilité a un coût. La plupart des médicaments vendus dans la rue sont soit périmés, soit contrefaits, soit mal stockés, ce qui les rend inefficaces voire dangereux. Le Dr Keïta, médecin généraliste à Kayes, alerte sur les risques : « Ces médicaments peuvent causer des effets secondaires graves, des résistances aux antibiotiques et même des intoxications mortelles. »
Nous sommes allés à la rencontre de plusieurs vendeurs ambulants de médicaments, mais aucun d’entre eux n’a voulu répondre à nos questions. Pour enrayer ce fléau, des solutions durables doivent être mises en place. L’amélioration de l’accès aux soins et aux médicaments sûrs, surtout dans les zones rurales, est primordiale. De plus, des campagnes de sensibilisation sur les dangers des médicaments de rue sont essentielles. Il est également crucial de renforcer les lois et les contrôles pour décourager cette pratique. Une action concertée des autorités, des professionnels de la santé et de la communauté est nécessaire pour lutter contre ce phénomène et protéger les populations vulnérables.
Suzane TESSOUGUÉ