Ce vendredi 25 juillet 2025, l’atmosphère est lourde devant les lycées de Kayes. Comme suspendue au verdict, une génération retient son souffle. Le moment tant redouté est arrivé : la proclamation des résultats du baccalauréat.
15h05. Le soleil frappe. La tension est à son comble.
Les élèves se massent devant les tableaux d’affichage du lycée Dougoukolo KONARE. La poussière flotte dans l’air. Et puis tout bascule.
Des cris. Des larmes. Des silences.
Les admis hurlent leur joie, s’embrassent, tombent dans les bras des amis ou des parents. Certains se jettent au sol, les yeux brillants d’émotion. D’autres, recalés, s’éloignent lentement, le regard vide, la gorge nouée. Les rêves, un instant suspendus.
Le verdict est tombé : à Kayes, seuls 19 % des candidats ont été admis, un chiffre en légère baisse par rapport à l’année précédente. Un résultat qui fait naître autant de joie que d’inquiétude.
« Je suis venu voir mon nom sur la liste des admis. Je l’ai trouvé ! Je suis très content et fier. Je n’ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens. » Aboubacar Dramé, élève au lycée Dougoukolo Konaré de Kayes
« On n’arrive même pas à y croire. Je suis satisfait car nous avons passé toute l’année à préparer cet examen. Et aujourd’hui, on a eu le bon résultat. » Moussa Sidibé, candidat admis
Mais derrière les sourires, la statistique régionale laisse songeur. Que s’est-il passé ? Le faible taux d’admission à Kayes interpelle.
« Le taux de réussite de cette année est en deçà de nos espérances. Cela signifie que tout le monde est concerné : enseignants, parents et élèves. Si nous conjuguons nos efforts, nous pouvons faire mieux à l’avenir. » M. Bakary Sissoko, professeur de lettres au lycée Dougoukolo Konaré
Malgré les difficultés, la jeunesse de Kayes ne baisse pas les bras. Elle encaisse, elle avance. Pour beaucoup, le baccalauréat n’est qu’une étape. Réussir ou échouer aujourd’hui ne détermine pas toute une vie.
« Ce n’est pas une fin. Ceux qui ne l’on pas eu cette année, qu’ils prennent courage. Avec plus de rigueur et de travail le résultat peut être different l’année prochaine. », Tiouma Coulibaly, un parent.
À Kayes, ce 25 juillet 2025 restera comme un tournant dans la vie de beaucoup de jeunes. Entre triomphe et tristesse, ils poursuivent leur chemin. Car si le bac ne fait pas tout… il ouvre des portes. À eux désormais d’y entrer.
Reportage signé Adama Maïga